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Post-conflict circular economy in Angola

Angola’s Scrappy Micro-Entrepreneurs

In Angola, collecting war detritus and other scrap metal provides at least some income for hundreds of families.

Isabel Costa Bordalo, Expansão (Angola)

 

Read more on Hong Kong Economic Journal, African Business (in English), L’Economiste du Maroc (in French), Pulso (in Spanish) and Valor Economico (in Portuguese).

 

Expansão
Isabel Costa Bordalo

The crowd at the gate of Fabrimetal, an Angolan steel rebar manufacturer, starts gathering early. Dozens of motorbikes loaded with discarded pieces of iron, steel, copper, aluminum, zinc, magnesium and other metals begin arriving at the Viana Industrial Park outside the capital city of Luanda at the crack of dawn to take their place in line. Every minute counts—the sooner they arrive, the quicker they can unload, meaning they may even have time to return the same day with another load.

On a good day, kupapatas, as the motorbikes are known, can complete two trips and take home 8,000 kwanza (US$ 48). Gone are the days when they could make three. As the number of people collecting and selling scrap has increased, the queue at Fabrimetal’s gate has grown dramatically—and the income per person in it has shrunk.

Luís Diogo, Fabrimetal’s commercial director, gives this development a positive spin, saying that more families are gaining from “the conversion of waste into a certified quality product.” His company currently meets 40 percent of Angola’s domestic needs, estimated at between 16,000 and 18,000 tons per month. Until 2014, when the fall in oil prices caused a crisis that hurt the construction sector, that figure was 25,000 tons.

Now Fabrimetal is expanding its factory and installing a fourth smelting furnace, which should double the plant’s monthly production capacity to 15,000 tons. In 2010, when the factory opened, its 120 workers produced 2,500 tons of steel rebar for the building trade and public infrastructure. Today its has 563 workers; they will be joined by another 150 once the $5 million expansion project is completed.

“We have come a long way,” said Diogo. “Five years ago, nobody paid any attention to scrap except those in the export business.” Representatives from Fabrimetal and Angola’s two other steel companies began crisscrossing the country, asking people if they had scrap to sell. They practically went door-to-door, planting the seeds of micro-businesses that proliferated like mushrooms once people realized that they could sell waste to be recycled.

In 2016, the Ministry of Industry banned the export of scrap to avoid jeopardizing the “development and functioning of the Angolan steel industry,” whose scrap consumption is estimated to be 600,000 tons per year. Steel imports, meanwhile, fell from 73,771 tons in 2015 to 31,627 tons in 2016.

In addition to creating jobs, the steel industry is helping to clean up the country. And it’s not just scrap metal but also war detritus. Until about five years ago, there were still tanks lying by the roadside, recalling the country’s three-decade-long civil war.

“There used to be just half a dozen of us collecting metal, now there are scores of us,” said Alcino António, a 32-year-old who was one of the first micro-entrepreneurs to see scrap collection as a way to make a living. He began by renting a car to transport the collected material, but his earnings did not cover his expenses. A friend then joined him. “He bought the bike and I drive it,” he explained. They share the profits. “It’s not much,” he said, but it’s enough to feed his family and put both of his children through school.

António does not know how much he will make each month, but whatever he takes home is used immediately. The money doesn’t go far in a family that depends on precarious work such as this, and in a country where the informal economy still accounts for so many jobs. Things have been especially difficult since the economic crisis hit in 2014.

“We work so that our children can go to school and so there is food on the table,” said André Carlos Fátima, 32. The unemployed father of seven has been collecting scrap for only one week, so he doesn’t yet know if he has made the right choice. For now, he thinks he has: “At least I’m not at home doing nothing or going around stealing.”

On the day of our report, he received 4,000 kwanza for part of the carcass of a car he had dismantled using axes and saws. He relies on his strength and skill as well as luck—which is not always on his side. Accidents are frequent, confirmed Auxílio Barnabé, 27, who has been traveling through several townships to collect scrap for more than a year. “I go wherever I need to be,” he said as he waited to get on Fabrimetal’s scales. On each trip to the factory, his bike is weighed when he arrives and again once it has been unloaded. He is paid based on the difference.

After passing through the weigh station, Barnabé collected his money and headed home. Tomorrow he will return, taking his place in the long line that forms at Fabrimetal’s gate in the early hours of the morning….

Dès l’aube, la foule des kupapatas s’agglutine devant le portail de Fabrimetal, un fabricant angolais de barres d’acier. Chargés de rebuts métalliques (fer, acier, cuivre, aluminium, zinc, magnésium…), ces collecteurs à moto convergent sur le parc industriel Viana, en bordure de la capitale Luanda, pour prendre place dans la queue. Chaque minute compte : plus ils arrivent tôt, plus vite leur cargaison sera déchargée, gagnant ainsi une chance de revenir avant la fin du jour avec une nouvelle livraison.

Les bons jours, les kupapatas viennent deux fois et peuvent gagner 8 000 kwanzas (€ 40). Plus moyen de venir une troisième fois. Le nombre de personnes récupérant et revendant la ferraille ne cesse d’augmenter, allongeant considérablement la file d’attente aux portes de
Fabrimetal, et diminuant d’autant le revenu par personne.

Luís Diogo, directeur commercial de Fabrimetal, voit le bon côté des choses : davantage de familles bénéficient de la « conversion des déchets en produits de qualité certifiée ». Son entreprise répond à 40 % des besoins intérieurs de l’Angola, estimés à 16 000 – 18 000 tonnes par mois. Ce chiffre s’élevait à 25 000 tonnes avant 2014 et la crise, due à la chute des prix du pétrole, qui a fortement impacté le secteur du bâtiment.

Aujourd’hui, Fabrimetal agrandit son usine et y installe un quatrième four de fusion. Doublée, la capacité du site pourra atteindre une production de 15 000 tonnes par mois. A son ouverture en 2010, l’usine et ses 120 ouvriers produisaient 2 500 tonnes de barres d’acier destinées à la construction et aux infrastructures publiques. Elle compte maintenant 563 employés, et 150 autres les rejoindront une fois terminé le projet d’expansion – un investissement de plus de € 4 millions.

«Nous avons parcouru beaucoup de chemin », déclare Luís Diogo. « Il y a cinq ans, personne ne prêtait attention à la ferraille, à part les entreprises d’export ». Des représentants de Fabrimetal et des deux autres aciéries angolaises se sont mis à sillonner le pays pour demander aux habitants, pratiquement au porte-à-porte, s’ils avaient des rebuts métalliques à vendre. Ils ont ainsi semé les graines de microentreprises qui ont proliféré comme des champignons une fois que les gens se sont rendu compte qu’ils pouvaient gagner de l’argent avec les déchets recyclables.

En 2016, le Ministère de l’industrie a interdit l’export de ferraille pour ne pas mettre en péril « le développement et le bon fonctionnement de l’industrie angolaise de l’acier », dont la consommation de rebut est estimée à 600 000 tonnes par an. Les importations d’acier ont en conséquence chuté de 73 771 tonnes en 2015 à 31 627 tonnes en 2016.

Outre la création d’emplois, l’industrie de l’acier contribue à nettoyer le pays, non seulement de la ferraille, mais également des reliquats de la guerre. Il y a cinq ans encore, des chars échoués sur le bord des routes rappelaient les trois décennies de guerre civile.


« Nous étions une poignée à récupérer le métal ; aujourd’hui, nous sommes des dizaines », regrette Alcino António, 32 ans, l’un des premiers micro-entrepreneurs à avoir vu une source de revenu dans la collecte des déchets. Au départ, il louait une voiture pour transporter ce qu’il avait trouvé, mais ce qu’il gagnait ne couvrait pas les frais. Puis un ami l’a rejoint : « Il a acheté la moto, et je la conduis », explique-t-il. Ils partagent les profits. « Ce n’est pas beaucoup », reconnait-il, mais c’est assez pour nourrir sa famille et mettre ses deux enfants à l’école.

Alcino António ne sait pas à l’avance combien il gagnera chaque mois, et tout ce qui rentre est immédiatement dépensé. L’argent ne dure pas dans une famille qui dépend d’un travail aussi précaire, dans un pays où le secteur informel représente encore tellement d’emplois. Les choses ont empiré depuis que la crise économique a frappé, en 2014.

« Nous travaillons pour que nos enfants puissent aller à l’école et pour mettre de la nourriture sur la table », résume André Carlos Fátima, 32 ans également. Ce père de sept enfants sans emploi récupère la ferraille depuis une semaine seulement. Il ne sait pas encore s’il a fait le bon choix mais, pour le moment, il pense que oui : « Au moins, je ne suis pas à la maison à ne rien faire, ou en train de voler ailleurs ».

Le jour où nous le rencontrons, il a reçu 4 000 kwanzas (€ 20) pour une épave de voiture qu’il a découpée à la hache et avec des scies. Il compte sur sa force et sa dextérité, mais aussi sur la chance – qui n’a pourtant pas toujours été au rendez-vous. Les accidents sont fréquents, confirme Auxílio Barnabé, 27 ans, qui a parcouru les bidonvilles pendant plus d’un an pour récupérer de la ferraille. « Je vais où il faut aller », dit-il, en attendant au poste de pesée de Fabrimetal. A chaque trajet à l’usine, son vélo est pesé à l’arrivé, puis au départ : la différence de poids détermine combien il sera payé.

Après la pesée, Auxílio Barnabé récupère son argent et rentre chez lui. Il reviendra demain, et prendra place dans la longue file d’attente qui se forme au petit matin devant le portail de Fabrimetal.

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